L’imposition en France regroupe l’ensemble des impôts, taxes, redevances, contributions et cotisations sociales auxquels les administrations publiques françaises soumettent les personnes physiques et morales françaises ou vivant en France. Le total des impositions de toutes natures et des cotisations sociales représente 45,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2006. Pour une économie de marché, ce niveau est élevé par rapport aux niveaux des pays développés comparables : l’imposition moyenne des trente pays membres de l’OCDE représente 35,9 % du PIB en 2005 (inférieure en moyenne de 10 points de PIB).
L’administration française utilise la notion de prélèvements obligatoires, définie par l’OCDE, qui représentaient 44,2 % du PIB en 2006. De ce champ sont exclues des cotisations sociales (même obligatoires) qui ne constituent pas une recette pour les administrations publiques (cotisations sociales dites volontaires, versés à d’autres organismes que les administrations publiques). Le Conseil des prélèvements obligatoires a souligné les limites de cette mesure dans un rapport de mars 2008. Les diverses formes d’imposition en France revêtent une grande diversité, ce qui rend plus complexe l’effort de définition et de catégorisation.
L’impôt constitue un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par l’État et les administrations territoriales sur les ressources des personnes résidentes (c’est-à-dire vivant sur leur territoire ou y possédant des intérêts) pour être affecté aux services d’utilité générale. La taxe est un prélèvement assorti d’une contrepartie, c’est-à-dire l’utilisation d’un service ou ouvrage public. Mais cette contrepartie reste secondaire dans sa définition, ce qui la distingue de la redevance. Ainsi, et d’une part, il ne peut exister aucune proportionnalité entre la somme réclamée et le service rendu. D’autre part, la taxe est exigible même si le redevable ne fait aucune utilisation du service rendu.
Les impôts et les taxes relèvent des « impositions de toutes natures » mentionnées à l’article 34 de la Constitution, en vertu duquel le législateur a compétence exclusive pour déterminer leur assiette, taux et procédure de recouvrement. On peut ainsi décrire le champ fiscal comme l’ensemble de tous les impôts, droits ou taxes qui relèvent de l’article 34 et donc de la compétence législative. La jurisprudence du Conseil Constitutionnel joue un rôle important dans la définition de ce champ.
Par exception, les taxes peuvent être éventuellement perçues au profit de personnes privées chargées d’une mission de service public.
La redevance est la recette prélevée à l’occasion d’un service rendu à l’usager. Au contraire de la taxe, la redevance n’est perçue que si l’usager tire un avantage effectif du service et si une certaine proportionnalité existe entre la somme réclamée et le service rendu. À ce titre, elle fait partie des recettes non fiscales des administrations et est instituée, en ce qui concerne l’État, par voie réglementaire (article 37 de la Constitution). La loi organique relative aux lois de finances (LOLF) prévoit cependant à son article 4 que le décret instaurant la redevance doit faire l’objet « d’une ratification dans la plus prochaine loi de finances afférente à l’année concernée »
Cette catégorie de prélèvement a été supprimée par la LOLF à compter du 1er janvier 2004. Les taxes parafiscales avaient été définies par un avis du Conseil d’État comme les prélèvements obligatoires, recevant une affectation déterminée, institués par voie d’autorité, généralement dans un but d’ordre économique, professionnel ou social. L’article 4 de l’ordonnance du 2 janvier 1959 précisait qu’elles ne pouvaient être perçues qu’au profit « d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs ».
Établies par voie réglementaire, elles permettaient ainsi de financer l’action publique dans un domaine sectoriel, au moyen d’un organisme, privé ou public, chargé d’une mission de service public.
Après leur suppression, elles ont été fréquemment remplacées par des taxes fiscales ordinaires.
La cotisation de sécurité sociale se distingue de l’impôt par le fait qu’elle a une contrepartie et qu’elle est affectée au financement de la protection sociale. Depuis la réforme du système de financement
de la sécurité sociale par l’État, qui s’est traduite par une loi organique encadrant le vote annuel des lois de financement de la Sécurité sociale, les recettes prévisionnelles de la Sécurité sociale font l’objet d’un vote au Parlement (mais non d’une autorisation). Les cotisations sociales restent établies et recouvrées dans les conditions fixées par les organismes de Sécurité sociale.
Inversement, tous les prélèvements affectés au financement de la protection sociale ne sont pas des cotisations. En particulier, la CSG fait partie des impositions de toutes natures, dont la compétence relève du législateur
La définition des prélèvements obligatoires par l’OCDE est plus large que le champ fiscal : elle désigne les “versements obligatoires effectués sans contrepartie au profit des administrations publiques“.
D’après le Conseil des prélèvements obligatoires, trois critères sont cumulativement nécessaires à cette qualification : ce doit être des versements effectifs, et non volontaires (notamment sans contrepartie immédiate), et les destinataires doivent être des administrations publiques.
Les cotisations sociales sont explicitement incluses par l’OCDE dans ses statistiques sur les prélèvements obligatoires, à condition qu’elles soient versées à des administrations publiques ou assimilées et bien qu’elles soient perçues dans un but déterminé (la protection sociale) et qu’elles soient assorties de contreparties indirectes (prestations sociales ou couverture d’un risque). Certaines cotisations, même obligatoires, en sont exclues lorsqu’elles sont versées à des organismes privés qui ne sont pas contrôlés par les pouvoirs publics.
Les prélèvements obligatoires comprennent donc les impôts et taxes, mais aussi certaines recettes non fiscales de l’État (comme le produit versé par la Française des jeux) et les cotisations sociales effectives. Certains taxes en sont exclues car elles correspondent à la rémunération d’un service précis, leur montant étant en rapport avec ce dernier : l’opération est alors traitée en achat de service marchand.
Ainsi, contrairement aux apparences, la notion de prélèvements obligatoires ne recoupe pas entièrement la distinction entre taxe et redevance. Par exemple, la taxe d’enlèvement des ordures
ménagères, prélevée avec la taxe d’habitation, est considérée comme une taxe par le Conseil d’État mais n’est pas incluse dans les prélèvements obligatoires.
En France, les impôts représentent 45 % du PIB contre 36,9 % en moyenne dans les pays de l’OCDE et jusqu’à 27,2 % en Corée du Sud. Le taux global de prélèvement social et fiscal sur le salaire moyen atteignait en 2005 71,3 % du salaire brut, soit le taux le plus élevé de l’OCDE. Le niveau des cotisations sociales est également élevé (16,1 % du PIB).